L-E-V dance company à la Dampfzentrale
Trois femmes, deux hommes, une scène dénudée caressée par un éclairage cendré et le noir comme unique couleur, oui le noir est une couleur.
Le dispositif est minimal, l’attention se jette totale vers le corps des danseurs,
les signes qu’ils inscrivent dans l’espace, pulsés d’une techno industrielle, répétitive, rampante ou martelante.
Ce sont des poèmes visuels, extraits des textes électrifiés du poète Niel Hilborn,
harnachés, musclés, cicatrisés par ses troubles obsessionnels compulsifs,
des chorégraphies transpirées et innervées qui parlent obsessionnellement.
C’est dans les interstices de ces actions que les plus beaux moments se trouvent, quand la lumière traverse les failles et éclaire par petits bonds des apaisements rapides, des sérénités fugitives, quelques moments de douceur inattendue.
Derrière la maladie, juste derrière la maladie et ses répétitions frénétiques, derrière les sons et les mouvements qui tournent en boucle,
derrière tout ça, se dessine la blancheur d’une page vierge, un nouveau chapitre, l’insoupçonné d’un commencement,
la beauté d’une liberté renouvelée. C’est fort.
Dampfzentrale à Berne est un lieu de culture qui propose aussi bien de la danse, de la performance que de la musique, avec des propositions de pointes comme Steven Cohen ou Mette Ingvartsen, d’ailleurs présents lors de leur « Tanz in Bern » 2018.
OCD LOVE photo by Eyal Landesman (1) & by Regina Brocke (2/3)