Nick Cave artiste afro-américain (1959), homonyme du crooner australien lumineusement crépusculaire, Nick Cave (1957), fait danser son art dans l’exceptionnel espace de l’Armory a New York.
Entrer dans cette exceptionnelle bâtisse qu’est l’Armory est une expérience en soi. Gigantesque bâtiment de briques rouges aux intérieurs tamisés de lumières sombres, il s’entend des voix chuchoter des histoires d’autrefois, quelques fantômes traversent encore les couloirs de l’édifice trainant derrière eux de longs murmures blancs, les horloges de pierre se sont arrêtées.
Au centre de ce monde, le grand espace-coeur est ouvert maintenant au théâtre, à la danse et aux arts visuels, il faut reconnaitre l’aspect spectaculaire du lieux, la superbe proposition.
Alors Nick Cave investit la grande salle et fait tourner ses costumes et ses danseurs, fait chanter un chœur de jeunes afro-americains aux notes d’un gospel des rues, les mains claquent, les corps bougent, on sent le rythme vibrer dans l’air. Pendant une heure, et ses longueurs, le spectacle officie une messe œcuménique aux couleurs du Harlem de New York, de l’Afrique et de la jeunesse, nous conviant a assister a une parade fantasmée de la Nouvelle-Orléans, à de légères danses vaudou, à un carnaval gospel, aux surprises d’un rituel artistique mêlé de conscience politique, à une procession d’images colorées.
Ce n’est pas l’extase complète mais c’est un beau moment.
Un pic émotionnel est atteint quand on prend conscience que se chantent en force des gospels laïques au cœur même d’un bâtiment qui était autrefois l’apanage exclusif de la haute société blanche new yorkaise.
A ce moment là, Nick Cave nous emmène un peu plus loin.

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images @ PAA James Ewing